24/10/2022
Les premières séquences des sous-lignages BQ.1 et BQ.1.1 remontent à la mi-juillet 2022 au Nigeria et ont depuis été rapportées dans de nombreux autres pays : en Europe, aux États-Unis et au Japon
BQ.1 et BQ.11 sont dotés d’un fort échappement immunitaire
Il ressort que les sérums de sujets convalescents BA.5 neutralisent 3,8 fois moins BQ.1 que BA.5.
La capacité des anticorps à neutraliser le sous-variant BQ.1.1 est encore moins importante : elle est 6,7 fois plus faible que celle vis-à-vis de BA.5.
Une étude américaine, publiée le 22/09/2022, rapporte que le taux d’anticorps neutralisants diminue également sur une période de six mois chez des individus triplement vaccinés avec un vaccin à ARN messager et ayant été par la suite infectés par le variant BA.1 d’Omicron.
Evolution of antibody immunity following Omicron BA.1 breakthrough infection BioRxiv 22/09/2022
Des chercheurs de l’Ohio State University (Columbus) ont rapporté des résultats sur la capacité d’échappement immunitaire des sous-variants BQ.1 et BQ.1.1
Par rapport à la souche ancestrale D614G, les sous-variants BQ.1 et BQ.1.1 étaient respectivement 18,7 et 22,9 fois plus résistants à l’action des anticorps neutralisants, alors que les variants BA.4/5 n’étaient que 8,7 fois plus résistants aux anticorps dirigés contre la souche ancestrale.
Les variants BQ.1 et BQ.1.1 sont donc fortement résistants à la neutralisation par les anticorps développés par des sujets infectés par l’actuel variant majoritaire, ce qui suggère qu’une infection par BA.4/5 ne semble pas conférer une large protection contre ces nouveaux sous-variants émergents.
Un rapport, publié le 21 /10/2022 par le Centre européen de contrôle et prévention des maladies (ECDC), indique que BQ.1 et BQ.1.1 sont présents à des niveaux significatifs dans la zone Europe.
Au cours de la semaine 40 (du 3 au 9 octobre 2022), les pays comptant la plus grande proportion d’échantillons infectés par ces nouveaux sous-lignages d’Omicron étaient :
La France (19 %), la Belgique (9 %), l’Irlande (7 %), les Pays-Bas (6 %) et l’Italie (5 %).
Spread of the SARS-CoV-2 Omicron variant sub-lineage BQ .1in the EU/EEA ECDC 21/10/2022
Selon l’ECDC, du fait de son taux de croissance élevé, « il est probable que la présence de BQ.1 contribue à une prochaine augmentation des cas de Covid-19 dans les semaines et mois à venir » dans la zone Europe.
Les données les plus récentes, en date du 23/10, obtenues via le site cov-spectrum.org, à partir des données GISAID, montrent que B1.1.1 représente en France 53,9 % des séquences analysées.
Parmi les pays voisins, ce chiffre est de 23,6 % en Belgique, 23 % au Royaume-Uni et de 11,1 % en Allemagne. Il est de 92,7 % en Afrique et de 12,3 % aux États-Unis.
Au fur et à mesure que le SARS-CoV-2 se diversifie du fait d’une circulation virale continue, la capacité de vacciner contre des variants dominants circulants peut être encore plus compromise », soulignent les chercheurs.
Il est essentiel d’améliorer la formulation des vaccins à ARN messager afin de les rendre efficaces sur un éventail plus large de variants, voire sur l’ensemble des coronavirus (vaccin pan-coronavirus), tout en surveillant étroitement l’émergence de variants pouvant potentiellement être plus transmissibles et plus pathogènes.
A ce jour, il n’existe pas d’indication selon laquelle BQ.1 serait associé à une plus grande sévérité de l’infection virale.
« Pour les campagnes de vaccination automne/hiver en cours, une dose de rappel supplémentaire (second ou troisième rappel) devrait être proposée, en donnant la priorité aux personnes qui risquent de développer une maladie grave, telles que les personnes de plus de 60 ans, les personnes immunodéprimées, celles souffrant de comorbidités, et les femmes enceintes.
Les résidents et le personnel des établissements de soins de longue durée, ainsi que les personnels de santé, doivent également être considérés comme prioritaires ».
