19/01/2025
Un nouveau consensus international redéfinit le concept de « maladie obésité », avec des critères diagnostiques modifiés, et plus uniquement basés sur l’indice de masse corporelle (IMC).
Le nouveau texte définit l’obésité comme « une affection caractérisée par un excès d’adiposité, avec ou sans répartition , ou fonction anormale du tissu adipeux ».
Les experts distinguent deux entités : « l’obésité clinique » et « préclinique ».
- La forme « clinique » : correspond au stade d’ »obésité maladie » est décrite comme « une maladie systémique chronique caractérisée par des altérations de la fonction des tissus, des organes, de l’individu dans son ensemble ou d’une combinaison de ceux-ci, dues à un excès d’adiposité ».
Ses causes sont multifactorielles et pas totalement établies.
Ses conséquences sont multiples, parfois graves, et dépendent des organes atteints.
L’obésité est aussi à l’origine d’une mortalité proportionnelle à la masse grasse, soulignent les experts.
- La forme « préclinique » qui est « un état d’adiposité excessive avec une fonction préservée d’autres tissus et organes ».
Ce stade entraine un « risque variable, mais généralement accru, de développer une obésité clinique et plusieurs autres maladies non transmissibles (par exemple, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, certains types du cancer et des troubles mentaux) », décrivent les auteurs du rapport.
Cette distinction entre obésité clinique et préclinique est nécessaire pour la prise en charge des patients, ainsi que pour mieux établir les politiques de santé.
A cette fin, l’IMC apparait parfois inadapté.
Pour les experts, il peut être utile pour définir une obésité mais uniquement s’il est supérieur à 40 kg/m2, et dans le cadre d’études épidémiologiques.
En revanche, l’IMC apparait « insuffisant lorsqu’il est compris entre 25 et 40 kg/m2 ».
Dans ce cas, le diagnostic d’obésité doit être complété par « une mesure directe de la graisse corporelle, lorsqu’elle est disponible », ou encore par « au moins un critère anthropométrique (exemple, le tour de taille, le rapport taille/hanche ou le rapport taille/taille) en plus de l’IMC », précise le rapport.
Une obésité clinique est alors définie par l’un ou l’autre des deux critères principaux : preuve clinique ou biologique d’une fonction réduite d’un organe ou d’un tissu due à l’obésité, ou des limitations « substantielles » des activités quotidiennes, en particulier sur la mobilité, ou sur d’autres activités de base (par exemple, prendre un bain, s’habiller, aller aux toilettes, la continence et manger), ou les deux.
Une prise en charge adaptée différente en fonction du stade
Ainsi, en cas d’obésité clinique, le traitement sera adapté aux types de lésions constatées, et fondé sur des « données probantes » dans le but de ralentir la progression des lésions des organes cibles.
En cas de stade préclinique, en revanche, seuls des mesures préventives sont nécessaires.
La prise en charge associera ainsi des recommandations d’hygiène de vie (activité physique, alimentation), un suivi médical et, le cas échéant, « une intervention appropriée pour réduire le risque de développer une obésité clinique et d’autres maladies liées à l’obésité, en fonction du niveau de risque individuel pour la santé ».
Enfin, sur le plan de la santé publique, les auteurs du rapport soulignent que les stratégies visant à réduire l’incidence et la prévalence de l’obésité dans la population doivent être fondées sur des preuves scientifiques actuelles, « plutôt que sur des hypothèses non prouvées, accusant la responsabilité individuelle du développement de l’obésité ».
Ils insistent sur la nécessité de lutter contre les préjugés et la stigmatisation, qui constituent « des obstacles majeurs aux efforts visant à prévenir et à traiter efficacement l’obésité ».
L’objectif spécifique de la Commission était d’établir des critères objectifs pour le diagnostic des maladies, en facilitant la prise de décision clinique , et la hiérarchisation des interventions thérapeutiques et des stratégies de santé publique.
Définition et critères de diagnostic de l’obésité clinique The Lancet 14/01/2025