24/01/2025
Loin d’être épargnés, les travailleurs du secteur sont au contraire fortement exposés aux RPS. 46 % des travailleurs du bâtiment de l’UE sont ainsi exposés à des problèmes de santé mentale.
Les conditions de travail difficiles , et le caractère à haut risque des emplois du BTP ont notamment un impact significatif sur la santé mentale des travailleurs.
Par ailleurs, la santé mentale y est encore fréquemment considérée comme un sujet tabou, 71 % des entreprises du secteur du BTP seraient réticentes à discuter ouvertement des questions de santé mentale.
Cela s’explique notamment par le fait que le secteur est composé de plus de 90 % d’hommes, favorisant une culture de travail “machiste” entraînant une stigmatisation des problèmes de santé mentale, selon les auteurs.
L’isolement des travailleurs constitue un des facteurs de risques dans le BTP.
Il est favorisé par des changements fréquents de lieu de travail , qui impactent l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle des travailleurs.
Le turnover y est également particulièrement répandu, affectant négativement la qualité des interactions interpersonnelles , et le sentiment de sécurité au travail , en raison d’une communication difficile.
Risques psychosociaux : augmentés par les technologies numériques et le changement climatique
L’adoption de nouvelles technologies numériques nécessitant des compétences avancées et spécialisées fait également apparaître de nouveaux facteurs de stress dans ce secteur
Par ailleurs, les travailleurs en extérieur s’avèrent particulièrement vulnérables au changement climatique ; les conditions météorologiques entraînent des interruptions et retards de travail , qui aggravent la charge de travail, les pressions sur le rythme de travail ainsi que le respect des normes en santé-sécurité.
La dépression et le burn-out font également partie des problèmes de santé mentale les plus répandus dans le BTP , et affectent notamment les travailleurs de bureaux et professionnels hautement qualifiés sur les chantiers.
Ces problèmes de santé mentale impactent directement les entreprises en entraînant une baisse de productivité, une augmentation du turnover , et des absences liées à l’épuisement professionnel.
Pour limiter les RPS dans le BTP, les auteurs constatent que les meilleures pratiques sont celles qui combinent à la fois l’organisation globale du travail, et des éléments axés sur l’individu
- D’un point de vue organisationnel, les entreprises doivent notamment agir sur la charge de travail, les contraintes de temps, la communication, l’élimination des conditions de travail précaires et l’introduction de conditions de travail protégées.
Les auteurs notent que les efforts visant à améliorer la sécurité de l’emploi en offrant des opportunités de développement de carrière, en améliorant les salaires et en rehaussant le statut professionnel permettent d’augmenter significativement l’engagement et la satisfaction des travailleurs.
- Les outils individuels comprennent notamment : la mise en place de formations en santé mentale, la mise à disposition de boîtes à outils aidant les travailleurs à identifier et mieux gérer ces RPS.