La moitié des employeurs ne tirent pas les leçons des AT Bilan de campagne 2024 DGT 06/2025

18/06/2025

Un constat affligeant sur la prise de conscience de la prévention de la part des employeurs , il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour créer une culture de la prévention  

De la minimisation du risque, à sa banalisation , en passant par l’incrimination des salariés,  ou le manque de moyens financiers, les employeurs mobilisent divers arguments pour se dédouaner.

C’est l’intervention des inspecteurs du travail qui oblige les employeurs à se conformer à leurs obligations :  on en est encore au     « pas vu, pas pris » et à  « la peur du gendarme » .

Dans les 1.149 établissements contrôlés a posteriori par des inspecteurs du travail, la DGT révèle que : seule la moitié des employeurs (50,6%), a fini par mettre en place des mesures concrètes de prévention, pour supprimer ou réduire les risques auxquels sont exposés les salariés.

  • Trois employeurs sur dix (29,6%) n’ont pas du tout réévalué les risques à l’origine des accidents.
  • Un quart d’entre eux (25,7%) l’ont fait de manière insuffisante.
  • 38% des employeurs seulement ont mis à jour leur document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), cette obligation formelle est négligée, y compris par ceux qui ont fait l’effort d’analyser les causes des accidents. 

Les entreprises contrôlées relèvent de secteurs parmi les plus accidentogènes, dont le BTP 

Dans 60% des cas, ces AT ont entraîné un arrêt de moins de 30 jours ; dans 35% des cas, un arrêt supérieur à un mois ; 1% des accidents du travail analysés ont été mortels.

Elus du personnel et SPSTI à l’écart :

Près de la moitié des employeurs n’a organisé́ aucune réunion avec le CSE ; seul 1/3 des AT,  fait l’objet d’une enquête conjointe, sachant que le CSE a la compétence pour agir

Les services de prévention et de santé au travail (SPSTI) sont aussi mis à l’écart.

  • 37% des employeurs seulement ont respecté leur obligation de les informer des AT de moins de 30 jours
  • 73% des victimes d’AT ayant entraîné un arrêt de plus d’un mois, ont bénéficié d’une visite de reprise.

Sur le tiers de visites de pré́-reprise ou de reprise auprès du médecin du travail , qui a donné́ lieu à des préconisations, seule la moitié de celles-ci ont été suivies par l’employeur.

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