30/07/2025
Les appareils utilisés pour la détection du plomb dans les peintures mettent en œuvre la spectrométrie de fluorescence des rayons X (en abrégé « fluorescence X », ou encore « SXF7 »), une technique d’analyse non destructive qui permet de mesurer la concentration de plomb directement sur site.
Il existe deux types d’appareils de détection de la fluorescence X :
- Les appareils à source radioactive : utilisent une source de cobalt-57 ou de cadmium- 109 pour produire un rayonnement X et exciter directement la couche électronique K du plomb ;
- Les appareils à tube à rayons X (sans source radioactive) : génèrent un faisceau de rayonnement X par un tube électronique, mais ne permettent que l’excitation des raies L du plomb.
Les appareils portables à fluorescence X utilisés actuellement pour détecter le plomb dans les peintures émettent des rayonnements ionisants pouvant exposer les opérateurs en charge de réaliser les mesures (conditions de manipulation inadaptées, notamment en cas de mauvaise formation ou de non- respect des consignes de sécurité).
L’ANSES suggère de « remplacer l’exigence technologique portant sur l’excitation obligatoire de la raie K du plomb, aujourd’hui présente dans la réglementation, par une évaluation de la performance de détection autour du seuil réglementaire ».
Elle rappelle également l’avantage des appareils à tube, sans source radioactive, par rapport aux appareils à fluorescence X qui soulèvent des questions de santé et de sécurité (exposition, gestion réglementaire, formation renforcée, contraintes logistiques, vol de sources radioactives, etc.).
«Cette diversification devra s’accompagner d’une formation des opérateurs à l’utilisation des différents types d’appareils de détection qu’ils auraient à utiliser ».
« Dans ce cadre, une actualisation des normes existantes et l’ajustement des critères d’évaluation des performances des appareils de détection du plomb dans les revêtements devrait s’envisager, en intégrant ces autres usages (par exemple la détection avant travaux), afin en particulier de garantir la continuité et la cohérence des pratiques de prévention du risque lié au plomb », conclut l’Anses.
Cet avis attendu de l’Anses ouvre donc la voie à une potentielle révision des textes réglementaires, qui pourrait permettre une plus grande diversité d’équipements sur le marché, notamment ceux à tube, en remplaçant le critère technologique par des critères de performance des appareils.
Ce qu’il faut retenir
- L’exigence actuelle d’utiliser un appareil détectant la raie K pourrait être remplacée par des critères de performance indépendants de la technologie.
- Les appareils à tube X modernes sont jugés suffisamment performants pour être intégrés aux diagnostics réglementés, sous condition d’évaluation.
- Une procédure d’homologation et une meilleure formation des opérateurs sont indispensables à cette évolution.
- Une réflexion est à conduire pour intégrer les diagnostics avant travaux dans ce futur cadre unifié.
L’ANSES attire également l’attention sur le besoin d’harmonisation avec les diagnostics plomb avant travaux ou démolition qui ne sont aujourd’hui pas réglementés de la même manière.
Une mise à jour des normes existantes, comme la NF X46-035 (2021), est jugée nécessaire pour garantir la cohérence des pratiques et la sécurité des intervenants du BTP.