Cancer de la peau non-mélanome (NMSC) , et exposition professionnelle aux UV solaires : « un sujet brûlant »

24/05/2024

Un décès sur trois par cancer de la peau non-mélanome (NMSC) est dû aux activités professionnelles exercées sous le soleil (OMS) .

« L’exposition sans protection , au rayonnement UV solaire sur le lieu de travail , est une cause majeure de cancer de la peau , imputable à l’activité professionnelle »

Perçue jusqu’ici comme une problématique environnementale, relevant donc de la santé publique au sens large, la question de l’exposition solaire est encore peu abordée en milieu professionnel.

Le véritable enjeu sanitaire réside dans l’identification du rayonnement solaire, en tant que problématique de santé au travail.

En laisser l’exclusivité à la santé publique, c’est limiter la prévention en milieu professionnel à des messages très généraux, souvent inadaptés au contexte.

Les salariés du BTP travaillant en extérieur sont particulièrement concernés

Dans le secteur du bâtiment : les recommandations visant à rester à l’ombre entre 11 h et 15 h , ou à s’enduire de crème solaire semblent peu réalistes, voire peu audibles,

L’abondance de messages de prévention visant la population générale peut laisser croire, à tort, que le danger réside exclusivement dans les activités de loisir associées aux expositions aiguës (coups de soleil),  et occulter la question de l’exposition chronique, centrale dans le contexte de l’activité professionnelle

Les dommages des rayons UV sont cumulatifs , ils sont dangereux en cas d’exposition pendant de longues périodes, même à de bas niveaux.

Étant donné que le cancer de la peau se développe après des années, voire des décennies d’exposition, les travailleurs doivent être protégés contre le rayonnement UV , dès le début de leur vie professionnelle.

Les deux principaux sous-types de ce cancer sont les carcinomes basocellulaires cutanés (CBC)  , et carcinomes épidermoïdes cutanés  ( CEC) , qui se développent au niveau des couches supérieures de la peau.

Ils ont, à l’échelle individuelle, un meilleur pronostic que le mélanome, mais leur prévalence très élevée, induit plus de victimes

Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les NMSC représentent 78 % de tous les cas de cancers de la peau,

Des mesures de protection doivent être appliquées lorsque l’indice ultraviolet ( échelle évaluant la quantité de rayonnement ultraviolet nocif pour la peau,)  est de 3 ou plus »

L’indice UV est exprimé sur une échelle allant de 1 (« Faible ») à 11 et plus (« Extrême »).

Plus la valeur de l’indice est élevée, plus le risque de dommages pour la peau et les yeux l’est aussi, et plus ceux-ci seront précoces.

C’est,lorsque le soleil est au zénith, que l’indice UV est au plus haut.

Lapplication SunSmart Global UV, lancée par l’OMS, l’OIT, l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), permet d’évaluer l’exposition au rayonnement UV solaire.

Cette application est disponible gratuitement sur Apple App et Google Play

Elle offre aux utilisateurs des options personnalisées pour se protéger contre une exposition prolongée excessive aux UV

L’OMS a déterminé une classification qui définit les différents types de peau ou  « phototypes » .

Phototype I : peau très blanche, cheveux blonds ou roux, yeux bleus/verts – Vous ne bronzez jamais et attrapez très facilement des coups de soleil.

Phototype II : peau claire, cheveux blonds, roux ou châtains, yeux verts/marron – Vous bronzez à peine et attrapez facilement des coups de soleil.

Phototype III : peau moyennement claire, cheveux châtains ou bruns, yeux marron – Vous bronzez progressivement et attrapez occasionnellement des coups de soleil.

Phototype IV : peau mate, cheveux bruns/noirs, yeux marron/noirs – Vous bronzez facilement et attrapez rarement des coups de soleil.

Phototype V : peau très mate, cheveux noirs, yeux noirs – Vous bronzez vite et beaucoup, vous attrapez très rarement des coups de soleil.

Phototype VI : peau noire, cheveux noirs, yeux noirs – Jamais de coups de soleil.

La connaissance de son phototype permet de mesurer son niveau de risque au soleil. 

 Plus le phototype est proche de 1, plus il faut se préserver du soleil.

Toutefois, il est recommandé de se protéger même avec un phototype élevé : personne n’est à 100 % à l’abri des cancers de la peau

  • La prévention des risques liés au rayonnement solaire doit avant tout privilégier: la limitation du temps d’exposition,  et l’introduction de barrières entre le rayonnement et la peau 

Organisationnelles : report des activités en cas de risque de forte exposition, (tôt le matin ou après 16 h 00, lorsque l’exposition aux UV est plus faible) , limitation du temps passé au soleil par une rotation des postes,

Techniques : tentes de protection, ou voiles pare-soleil offrant des lieux de travail ombragés, adjonction de filtres sur les vitres pour les conducteurs d’engins , zones ombragées pour la pause déjeuner…

Individuelles : : on privilégiera les vêtements protecteurs (vêtements à manches longues de préférence en coton, à mailles serrées, respirants), qui sont plus efficaces que l’utilisation d’écrans solaires , des lunettes filtrantes pour éviter d’endommager les yeux et la rétine.

Les zones de peau qui ne peuvent être couvertes (visage, nez ou dos de la main…) doivent être protégées avec des crèmes de protection solaire d’un indice 50

En France , une reconnaissance professionnelle des cancers cutanés liés aux UV , et la définition d’une expologie carrière seraient souhaitables 

La question d’une reconnaissance professionnelle , des cas de cancer de la peau non-mélanome (NMSC) dont l’incidence est élevée, risque de soulever un débat , en termes financiers

Pour information:

L’Allemagne reconnait en maladie professionnelle : les cancers spinocellulaires dus à une exposition au rayonnement UV d’origine professionnelle, c’est la maladie professionnelle numéro un dans le secteur de la construction

Cancer de la peau non-mélanome centre Léon Berard

  • La prévention des risques liés aux fortes chaleurs devient une priorité absolue pour garantir les meilleures conditions de travail possibles aux travailleurs , sur les chantiers de Travaux Publics

Dans cette optique, la FNTP,  le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, l’Assurance Maladie Risques professionnels, l’INRS et l’ OPPBTP)) ont élaboré :                

Un rétroplanning de la prévention des risques liés aux fortes chaleurs, pour aider les entreprises , à anticiper la période estivale tout au long de l’année , afin qu’elles soient prêtes dès le début des fortes chaleurs.

Le rétroplanning est structuré autour de 5 grandes thématiques :

  • Evaluation des risques liés aux fortes chaleurs
  • Relations avec le donneur d’ordre                                                                                                                                                                 
  • Installations de chantiers adaptées                                                                                                                                                                       
  • EPI à prévoir                                                                                                                                                                         
  • Formation et sensibilisation des travailleurs aux risques liés aux fortes chaleurs.

Les TP se mobilisent pour la prévention des risques liés aux fortes chaleurs Communiqué 21/05/2024

Prévention des risques liés aux fortes chaleurs :retro planning fortes chaleurs  info documentation FNTPP