
21/08/2025
Le système français reste trop largement tourné vers la réparation
Cette approche n’est plus suffisante, ni pour maîtriser les dépenses, ni pour répondre durablement aux risques auxquels la société est confrontée.
La prévention reste le parent pauvre du système de santé français ,la France est le mauvais élève de la classe européenne en matière de prévention
L’OCDE souligne que la France investit moins que beaucoup de ses voisins européens dans ce domaine, alors même que les bénéfices de la prévention sont massifs: la France consacre 2%, l’Allemagne 8 % et certains pays nordiques dépassent les 8–9 %./an, à la prévention
La culture de prévention se heurte à plusieurs freins:
1/ La prévention est encore perçue comme une charge budgétaire, et non comme un investissement stratégique; intégrer la logique des « coûts évités » en matière de santé, de sinistralité, d’accompagnement social , permettrait de réorienter les arbitrages publics en faveur d’actions préventives
Les études démontrent que les politiques préventives sont parmi les plus efficaces à moyen et long terme, tant en matière d’impact social , que de maîtrise des dépenses
2/ Les professionnels de santé sont majoritairement formés à diagnostiquer et à soigner, pas à prévenir, il est essentiel d’intégrer la prévention dans les cursus initiaux , et la formation continue, pour une large diversité de professionnels
3/L’absence de coordination entre les nombreux acteurs concernés :
Les services de l’État, les collectivités territoriales, l’Assurance maladie, les agences sanitaires, les mutuelles d’assurance, les différents organismes de prévention, les entreprises…
Sans pilotage stable, lisible , une stratégie nationale et une coordination entre les acteurs, il est impossible de construire une politique cohérente et pérenne
Les plans de prévention doivent se doter d’objectifs clairs, cohérents et mesurables, assortis d’indicateurs de suivi
4/ Il existe aussi une forme de résistance sociale à la prévention, plus diffuse mais non moins déterminante : difficulté à se projeter dans l’avenir, refus de savoir, sentiment d’impuissance
Ce retard s’observe dans les trois dimensions de la prévention :
La prévention primaire : qui vise à agir en amont des risques pour éviter leur réalisation , est peu financée, mal structurée et faiblement pilotée.
La prévention secondaire : centrée sur le dépistage précoce des pathologies , est freinée par une faible couverture ,et de fortes inégalités d’accès.
La prévention tertiaire : consistant à prendre en charge les personnes déjà atteintes par des malades chroniques ( 25 millions de personnes aujourd’hui en France), reste à ce jour encore largement négligé, alors même que ces pathologies explosent :
Face à la progression des maladies chroniques, le système français doit se transformer , pour mieux prévenir les complications, renforcer l’accompagnement , et améliorer la qualité de vie des personnes.
La culture de la prévention renvoie à une dimension collective et sociétale.
Il est urgent de diffuser une culture de la prévention dans tous les domaines et d’en faire un axe structurant des politiques de santé, de travail ,de transition écologique, d’éducation