Virus Mpox ou « variole du singe »: comment réagir si un salarié est infecté , ou présente des symptômes ?

04/09/2024

La mpox est une zoonose due au virus Monkeypox (orthopoxvirus), apparenté à celui de la variole.                                                        

Les foyers du virus se trouvent en Afrique, mais le virus circule à bas bruit en Europe.

On distingue deux types principaux du virus Mpox :

  • Le clade I, présent dans le bassin du Congo en Afrique Centrale 
  • Le clade II, présent en Afrique de l’Ouest.

En France, aucun cas de mpox clade I n’est signalé à ce jour (août 2024).

Le virus de clade II circule à bas bruit : du 01/01au 27/08/2024, 129 cas de mpox de clade 2 ont été signalés.

Le Mpox est une maladie infectieuse se caractérisant, notamment, par une éruption cutanée isolée, précédée ou accompagnée d’une fièvre ou de ganglions.

Il s’agit d’une zoonose, maladie qui se transmet naturellement de l’animal à l’humain ; elle peut également se transmettre entre les humains.

Les principaux modes de transmission :

  • A la suite d’un contact de la peau ou des muqueuses avec les lésions cutanées (boutons ou croûtes) d’une personne infectée ;
  • Le partage de linge (vêtements, draps, serviettes, etc.), ustensiles de toilette (brosses à dents, rasoirs, etc.), sextoys, matériel d’injection, etc., contaminés par une personne infectée
  • Dans une moindre mesure, via les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée.

La durée d’incubation de cette maladie varie entre 5 et 21 jours.

La phase de fièvre peut,  durer 1 à 3 jours.

La guérison, qui survient le plus souvent de manière spontanée, peut être constatée au bout de 2, 3 voire 4 semaines.

Il existe deux types de traitement contre le Mpox :

  • Symptomatique (antidouleurs, soin des plaies, etc.) ;
  • Antiviral (ex : Tecovirimat).

Symptômes associés au Mpox :

  • Eruption cutanée( vésicules remplies de liquide),généralement située sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes de mains et les plantes des pieds ;
  • Démangeaisons
  • Fièvre
  • Gonflement des ganglions lymphatiques ;
  • Maux de gorge.

En cas d’apparition de l’un ou de plusieurs de ces symptômes, le salarié doit immédiatement contacter son médecin traitant ou un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD).

Si aucune offre n’est disponible ou en cas d’urgence, le 15 doit être composé.

Dans l’attente d’un avis médical, l’isolement est vivement préconisé ; il est également conseillé d’éviter les contacts avec d’autres personnes , et de couvrir ses lésions lors de son déplacement chez le médecin.

Si le salarié a récemment voyagé dans un pays à risque, le ministère de la Santé recommande à ce dernier de vérifier régulièrement sa température et la présence de boutons dans les 21 jours suivant son retour.

Diagnostic positif : ce que doit faire le salarié

En cas d’infection par le virus Mpox, le salarié doit s’isoler à son domicile pour une durée de 21 jours (3 semaines) à partir de la date de début des signes cliniques.

Cette période pourra être prolongée si les lésions ne sont pas complètement cicatrisées à son terme.

D’après l’OMS, les personnes atteintes de Mpox sont contagieuses jusqu’à ce qu’une croûte se soit formée sur toutes leurs lésions, que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau se soit formée dessous, et que toutes les lésions sur les yeux et sur le corps aient cicatrisé, ce qui prend « deux à quatre semaines ».

Si l’isolement strict est impossible, le salarié doit limiter ses interactions sociales aux activités de plein air, sans partage d’équipement et sans contact physique.

Dès lors qu’il peut être actionné, le recours au télétravail s’impose de fait.

A défaut, le contrat de travail du salarié sera suspendu par un arrêt maladie.

Le salarié doit, par ailleurs, informer l’ensemble de ses contacts du risque de contamination pour qu’ils s’auto-surveillent, voire qu’ils se vaccinent.

Les gestes barrières suivants devront être observés pendant toute cette période :

  • Eviter tout contact physique avec d’autres personnes, même au sein du domicile
  • Porter un masque chirurgical en présence d’autres personnes ;
  • Se laver régulièrement les mains
  • Désinfecter régulièrement les surfaces
  • Ne pas partager son linge, literie, vaisselle ou affaire de toilette
  • Ne pas toucher les animaux
  • Jeter les croûtes des plaies dans un sac poubelle doublé.

En cas d’aggravation de son état de santé, le salarié doit contacter le 15.

La HAS a actualisé ses recommandations vaccinales pour mieux lutter contre la circulation du virus (09/2024), un avis dans lequel elle recommande les deux stratégies complémentaires utilisés en 2022 :

  • L’une préventive: pour les personnes non ou incomplètement vaccinées présentant un haut risque d’exposition au virus.
  • L’autre réactive: pour les personnes  ayant eu un contact à risque avec des cas identifiés et pour les personnes immunodéprimées ayant eu un contact étroit avec une personne-contact à risque.                                                                                      Cette vaccination réactive doit idéalement être administrée dans les 4 jours suivant le premier contact à risque pour avoir une efficacité optimale, et au plus tard dans les 14 jours.en contact avec des cas identifiés.

Elle recommande l’administration d’une dose de rappel pour les personnes vaccinées il y a deux ans.

En effet, en l’absence de seuil de protection établi, des incertitudes demeurent sur la durée de protection induite par le vaccin.

Les études disponibles montrent une diminution importante des anticorps neutralisants dans les deux années suivant une primovaccination à deux doses.

L’objectif de cette vaccination est triple :

  • Prévenir l’émergence du clade Ib en France 
  • Réduire voire éliminer la circulation du clade II dans notre pays 
  • Renforcer l’immunité à long terme pour se préparer à d’éventuelles flambées épidémiques.

Les personnes identifiées comme étant à haut risque d’exposition au virus , éligibles à la vaccination sont :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples 
  • Les travailleurs et travailleuses du sexe 
  • Les professionnels des lieux de rencontres sexuelles, quel que soit le statut de ces lieux ;
  • Les partenaires , ou les personnes partageant le même lieu de vie que les personnes mentionnées ci-dessus.

Communiqué de presse   Mpox (MPXV) : la HAS actualise ses recommandations vaccinales pour mieux lutter contre la circulation du virus 02/09/2024

Questions-réponses Ministère du travail santé solidarités 23/08/2024

Les autorités sanitaires renforcent la stratégie vaccinale de lutte contre le Mpox 04/09/2024

Infection à Monkeypox ou mpox Assurance Maladie

Monkeypox Santé Publique France

Mpox info service tel :0 801 90 80 69

MPOX : Rappel des conduites à tenir et nouveaux avis de la HAS et du HSCP sur la vaccination DGS 04/09