26/06/2023
Dans le cadre d’un projet de médiation scientifique du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP) de Sciences Po, le statisticien T.Coutrot , et l’économiste C. Perez analysent la notion de « sens du travail » qu’ils ont objectivée à partir des outils de la statistique et de l’économétrie .
Un travail a du sens s’il permet de : se sentir utile, se reconnaître dans son métier en respectant ses règles, et l’éthique commune , de développer ses habiletés et son expérience.
Utilité sociale, cohérence éthique, capacité de développement
L’analyse statistique révèle que le sens du travail, dépend peu du niveau de diplôme , et pas du tout du salaire.
Quand le travail perd son sens, le prix à payer pour la santé est élevé :
La perte de sens du travail entre 2013 et 2016 est associée, à une forte hausse de l’absentéisme pour maladie, passant de 8 à 11 jours par an, soit une hausse de 40%, tandis qu’il baisse de 18% pour celles et ceux dont le sens du travail a augmenté.
Cette dégradation touche en particulier la santé mentale : le risque d’entrer en dépression entre 2013 et 2016 est multiplié par 2 pour les personnes dont le travail perd son sens
Plus un(e)salarié (e ) a connu des changements importants dans son travail au cours des 12 derniers mois, plus son travail perd de son sens.
Ce que nous faisons concrètement au travail, c’est ce que les ergonomes ont appelé « le travail réel » par différenciation du « travail prescrit »,
Travailler, c’est toujours se confronter à des problèmes imprévus , que le management ne peut jamais totalement anticiper.
Le travail fait sens quand il est « vivant », permettant le déploiement de l’intelligence individuelle et collective, de la sensibilité et de l’attention humaine.
Pour redonner du sens au travail et préserver la santé psychique des salarié(e)s, il faut accroître leur pouvoir d’agir sur les conditions, l’organisation et la finalité de leur travail
