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Les infections sexuellement transmissibles (IST) : un problème de santé publique en Métropole

11/03/2024                         

Après vingt ans de recul, les infections sexuellement transmissibles bactériennes (IST) Chlamydioses, gonococcies, syphilis… sont reparties à la hausse, depuis le début des années 2000, avec une augmentation significative entre 2022 et 2023, en France métropolitaine selon les données livrées, par Santé publique France (SPF)en 12/2023

Un cas d’IST est défini comme tout patient vu en consultation , avec le résultat d’un prélèvement micro- biologique confirmant une des trois IST, que ce prélèvement ait été effectué chez un patient symptomatique ou asymptomatique, et que l’infection soit génitale ou extra-génitale

  •  Chlamydia trachomatis (Ct) : PCR Chlamydiae, réalisée à partir des urines, d’un prélèvement d’endocol ou vaginal , et dans certains cas, d’un prélèvement de gorge ou anal.
  • Infection à gonocoque : techniques d’amplification des acides nucléiques (TAAN) , et/ou culture positive
  • Syphilis active : définie par la positivité conjointe d’un test tréponémique (Elisa ou EIA ou CIA ou TPHA, etc.) et d’un test non tréponémique (VDRL ou RPR)

En 2022

  • La proportion d’infections à chlamydia a augmenté de 16 % par rapport à 2020     ( 102 cas pour 100 000 habitants ; les femmes représentaient un peu plus de la moitié des cas d’infection

             C’est un problème de santé publique en raison de la gravité de ses séquelles : notamment lésions tubaires favorisant des grossesses extra-utérines et responsables d’hypofertilité tubaire, ou douleurs pelviennes chroniques.

Pour 75% des femmes et 50% des hommes, l’infection de la Chlamydia ne présente aucun symptôme.

  • Celle des gonococcies a progressé de 91 %, par rapport à 2020 (44 cas pour 100 000) ; les hommes représentaient les trois quarts (77,7%) des cas de gonococcies ;

        La part des hommes hétérosexuels semble diminuer (45,0%en 2020 et 19,8% en 2022),  et celle des HSH ( hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ) augmente (28,4% en 2020 et 54,5% en 2022), les HSH représentent ainsi plus de la moitié des cas en 2021 et 2022

Entre 2020 et 2022, le diagnostic de gonococcie n’avait été posé à l’aide de la culture que dans 11,7% des cas, ce qui reste très faible.

Les recommandations de la Société française de dermatologie en 2016 et du Centre national de référence des IST indiquent que devant tout patient symptomatique, une culture doit être associée , aux techniques d’amplification des acides nucléiques (TAAN) , afin de réaliser un antibiogramme

  • Celle de syphilis a bondi de 110 %, par rapport à 2020 (21 cas pour 100 000) ; 90% d’hommes , les trois quarts des cas de syphilis ont concerné des HSH ( hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes )

Cette augmentation pourrait être en lien avec l’augmentation des patients consultant en médecine générale , pour le suivi d’une PrEP, et qui doivent être testés tous les trois mois pour l’ensemble des IST dont le VIH                                                                               

La prophylaxie préexposition (PrEP) est l’utilisation à titre préventif de médicaments antirétroviraux chez une personne non infectée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui présente des facteurs d’exposition au VIH.

Dans un objectif de santé publique et devant l’augmentation des taux d’incidence estimés depuis 2020, il paraît important de poursuivre les efforts en termes de dépistage combiné de toutes les IST (VIH, IST bactériennes, hépatites B et C) chez les patients et leurs partenaires, afin de commencer rapidement le traitement et interrompre les chaînes de

Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) , n°24-25 VIH et autres infections sexuellement transmissibles : enjeux de la surveillance et de la prévention 12/12/2023