L’analyse des cheveux peut être un bon moyen de suivre l’exposition à des substances chimiques.

22/11/2023

C’est ce qu’a démontré une étude menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, le Luxembourg Institute of Health (LIH) et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) .

Pour 14 des 17 substances auxquelles les animaux avaient été exposés, une bonne corrélation entre la dose d’exposition par ingestion , et la concentration des métabolites mesurée dans les poils a été observée.

Cette concentration est également proportionnelle à celle trouvée dans les urines, ce qui témoigne que les substances se sont fixées dans les poils après avoir été transportées par le sang.  

Pour les substances dont la concentration dans les poils, ou les cheveux chez l’être humain, reflète bien l’exposition réelle, cette mesure pourrait même être plus représentative que celle dans le sang.

En effet, la substance peut avoir été éliminée du sang au moment du prélèvement, alors que les poils et les cheveux conservent plus longtemps la trace du polluant une fois qu’il s’est fixé à la kératine.

L’analyse des cheveux témoigne de l’exposition sur une période plus longue ,et n’est pas soumise aux variations à court terme mesurées habituellement dans le sang ou l’urine.

L’incorporation de substances dans les poils ou les cheveux dépend de paramètres tels que le temps d’absorption et d’élimination des molécules.

Afin d’extrapoler les données de l’étude du rat à l’être humain, un ajustement complémentaire prenant en compte les spécificités métaboliques des deux espèces s’avère nécessaire.

Les cheveux, témoins de l’exposition à certaines substances chimiques  ANSES 11/2023

Incorporation of Fast-Elimination Chemicals in Hair Is Governed by Pharmacokinetics–Implications for Exposure Assessment:               LIH – Luxembourg Institute of Health ; INERIS – Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques