Produits chimiques cancérogènes : environ 2,7 millions de travailleurs exposés Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES) 06/2023

 

14/06/2023

Les salariés les plus concernés sont les hommes, les jeunes, les ouvriers, les salariés du secteur de la construction et ceux des établissements de petite taille.

Les enquêtes Sumer visent à surveiller l’exposition des salariés aux risques professionnels.

À la suite de l’enquête SUMER de 2017  ( les enquêtes Sumer visent à surveiller l’exposition des salariés aux risques professionnels) , au regard des éléments relevés , par le médecin du travail au cours de la dernière semaine de travail du salarié , il ressort :

  • 32 % des salariés, soit 8 millions de salariés, ont été exposés à au moins un produit chimique
  • 11 % des salariés, soit 2,7 millions de personnes, ont été exposés à au moins un produit chimique cancérogène ;
  • 2 % des salariés, soit 500 000 mille personnes, ont été exposés à au moins trois produits chimiques cancérogène.

Les cinq produits chimiques cancérogènes auxquels les salariés sont les plus exposés en 2017 sont, par ordre décroissant :

  • Les gaz d’échappement diesel, qui sont les produits cancérogènes les plus fréquents au travail avec une exposition de 995 100 salariés ;
  • Les fumées de soudage : 528 700 salariés 
  • Les huiles minérales entières : 497 100 salariés 
  • Les poussières de bois : 444 200 salariés ;
  • La silice cristalline , qui est toujours présente avec une exposition de 358 400 salariés, ce sont surtout des hommes, ouvriers qualifiés et non qualifiés, travaillant dans la construction.

Les expositions à l’amiante (9ème position) sont parmi les plus dangereuses, les hommes, les ouvriers qualifiés et les salariés travaillant dans la construction étant les plus concernés.

Certains sont des professionnels du retrait de l’amiante (déflocage, décalorifugeage…) et d’autres, plus nombreux, ont une exposition ponctuelle lors de rénovations de bâtiments (électriciens, plombiers, couvreurs…).

Parmi les quatre grands secteurs d’activité, celui de la construction est le plus concerné, avec 36 % de ses salariés exposés, suivi de l’industrie (18 %), de l’agriculture (12 %) puis du tertiaire (8 %) ;

Les salariés des petits établissements (moins de 10 salariés) sont plus fréquemment exposés à au moins un produit chimique cancérogène  (13 %,  contre 9 % dans les établissements de 200 à 499 salariés).

  • Une des lacunes pointée par les résultats de l’enquête est l’absence de mise en place de protection collective pour éviter l’exposition des salariés aux produits chimiques. en moyenne dans 48 % des cas il n’y en a pas 

La protection collective est une des mesures de prévention faisant partie des 9 principes généraux de prévention C. trav., art. L.4121-2.

L’employeur doit en priorité mettre en place des protections collectives contre le risque et si cela n’est pas possible, il devra fournir des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés.

 Les installations de protection collective peuvent prendre plusieurs formes :

  • Système clos de travail
  • Ventilation et assainissement de l’air
  • Encoffrement total ou partiel
  • Mécanisation de certaines tâches
  • Prise de mesures organisationnelles (ex : la restriction de l’accès aux locaux, la limitation du temps de travail par poste soumis à exposition, ou encore la gestion des déchets).

C’est dans les établissements de moins de 10 salariés que cela pêche le plus avec un défaut de protection collective mise à disposition dans 56 % des situations d’exposition.

Expositions des salariés aux produits chimiques cancérogènes DARES 06/2023